Le printemps arrive et les foires d’art bourgeonnent tout autour de nous. Rien que pendant ArtBrussels, 4 foires se tiendront en même temps au sein de notre capitale. Phénomène de société ou marqueur de tendance ?
Les premières foires dans l’appellation moderne du terme font leur apparition dans les années soixante et étaient principalement dédiées à l’art ancien, avec par exemple la Biennale des Antiquaires en France. Peu à peu la tendance s’est élargie à l’art contemporain et ArtBrussels a fait partie des premières foires de ce genre nouveau. Fondée en 1968 par « Art Actuel » pensée par un groupe de galeristes belges, la foire s’organisait sur invitation formulée par chaque galeriste envers un homologue étranger. On compte à côté d’elle, ArtBasel au début des années septante, Fiac en 1974. Tefaf, foire d’art ancien qui fait partie des incontournables a été créée en 1988 et possède depuis 2008 une section dédiée à l’art contemporain.
Par réel besoin commercial, les foires permettent aux galeristes d’être en contact direct avec leur clientèle étrangère mais également de pouvoir toucher un nouveau public pas encore acquis invité par d’autres galeries ou tout simplement curieux.
Toutefois il n’est pas donné à toutes les galeries de pouvoir avoir un stand. Pour certaines foires, un stand (booth) de qualité et de taille modeste peut atteindre la somme de 50.000 euros. Inutile de préciser que pour pouvoir entrer dans ses frais il faut pouvoir avoir des œuvres d’un certain prix. Ne parlons même pas des frais connexes (le stockage, les transports, le logement, le personnel présent sur le stand…) qui peuvent vite peser dans la balance de la rentabilité.
Une autre donnée à prendre en compte est simplement celle du dossier de candidature et d’admission aux foires. Des critères de sélection assez stricts peuvent directement donner le ton et offrir l’accès qu’à un certain nombre de galeries officiellement présentes à la foire.
L’ensemble de ces arguments contribuent à encourager la prolifération de foires satellites à la foire principale. Comme le soutien Joanne Huand Chi-Wen de Chi-Wen Gallery à Taiwan interrogée par le webzine ArtRadar . « C’est logique pour les grosses foires d’attirer des foires satellites. Pas toutes les galeries peuvent se permettre de venir à Basel. De plus, les foires satellites constituent toujours un plus- ils créent une atmosphère festive dans la ville et attirent plus de public dans la ville. » Position défendue également par Sidd Perez, curateur associé de la galerie The Drawing Room établie aux Philippines également interrogé par ArtRadar. « Même si le flux des foires peut paraître étouffant, ils proposent différentes spécialisations et programmes. C’est en fin de compte une question de strategie entre différentes plateformes, et c’est une bonne chosee qu’ils y aient autant de possibilités sur le marché. »
Dans une économie culturelle en balance entre les institutions privées soutenues par du mécénat et des institutions publiques en manque de budgets, un engouement culturel dans une ville ne peut que constituer un moteur positif pour celle-ci. Il est donc important de pouvoir coordonner et donner de la visibilité à tous ces acteurs et par conséquent de les unir avec leurs spécificités propres tout en gardant à l’esprit une volonté commune de soutenir et d’encourager/défendre l’art.